Fraises et tomates hors saison, non merci!
PAS A N'IMPORTE QUEL PRIX … Présentation de l'initiative cantonale à la CER-E (Commission nationale de l'économie et des redevances)
Dans mon canton, le Jura, le parlement a accepté, à une très large majorité, la motion interne intitulée "Pas à n'importe quel prix"
Aucun parti ne s'est prononcé contre l'intervention.
Le texte a ensuite été publié dans la feuille officielle puisqu'il était soumis au référendum facultatif.
C'est donc une position sans équivoque de mon canton que j'aimerais transmettre ici.
Les députés jurassiens ont bien sûr été sensibles aux conditions de travail – qui ne sont pas acceptables – des quelque 80'000 ouvriers agricoles de la région d'Alméria qui sont, en ce moment même, en train de produire les fraises et les primeurs qu'on trouve dans nos supermarché une bonne partie de l'année.
Ils ont aussi été sensibles aux conditions écologiques de production, à l'utilisation massive d'eau, à la pollution par les vieux plastiques ainsi que par les épandages énormes de pesticides.
Deux éléments ont été également relevants pour les parlementaires jurassiens.
D'une part, la nécessité d'agir.
D'agir en tant qu'Etat et d'agir en tant que nation ou pays. En 2007, lors du vote, on ne parlait pas encore beaucoup de souveraineté alimentaire. Mais c'est aussi de cela qu'il s'agit: du droit de décider de ce que nous voulons produire et consommer. Plusieurs députés ont insisté sur l'importance d'exprimer notre position.
D'autre part, le fait que la motion interne aille dans le sens d'un soutien à l'agriculture de proximité et à l'agriculture suisse était relevant. Nos paysans et nos maraîchers ne peuvent pas – heureusement – produire dans ces conditions. Les fruits et les légumes du sud de l'Europe, ou de plus loin encore, sont ainsi vendus nettement moins chers que notre production.
C'est de la concurrence déloyale en défaveur des producteurs qui sont soumis à des critères stricts de production bio ou intégrée.
Une conséquence de cette situation est que le consommateur a l'impression que les produits de chez nous sont trop chers !!!
Les trois revendications dont nous demandons votre appui sont les suivantes:
1. Le Conseil fédéral s’engage dans les négociations avec l’OMC et l’UE pour que soient instaurées des conditions de travail justes et mises en place des méthodes de production durables pour tous les produits importés en Suisse.
2. Toutes les denrées importées en Suisse présentent une déclaration concernant les conditions sociales et la durabilité de leur production.
3. Les denrées alimentaires produites dans des conditions sociales qui sont en contradiction flagrante avec les standards de notre pays soient interdites d’importation en Suisse.
Berne, le 25 janvier 2010 / Erica Hennequin
Pour lire le texte de la motion interne, cliquer
ICI
Par erica-hennequin, le 27/01/2010 à 19h46
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