Erica Hennequin

"Politique et Cie"

Echec pour la Présidence du Parlement en 2019 ...

MAJORITE SOUS INFLUENCE
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Pour en savoir plus, lire l'excellent texte de Rémy Meury, POP, vice-président du groupe VERTS et CS-POP:

Pour préparer cette présentation de candidature, exercice qui constitue une première pour nous, j’ai un peu recherché dans les journaux des débats des années précédentes la manière dont procédaient les autres présentateurs attitrés. Outre l’énoncé d’un CV présentant rapidement le parcours du candidat ou de la candidate, Il n’y a pas de règles à suivre absolument, et c’est tant mieux.
J’ai tout de même retenu une expression de David Eray lorsqu’il a présenté en 2014 Fredéric Lovis à la seconde vice-présidence, je cite : le moment est venu pour le groupe parlementaire PCSI de vous proposer une candidature pour la deuxième vice-présidence du Parlement en 2015. Nous attendions ce moment avec impatience.

Avec impatience ! Effectivement, le PCSI accède à cette fonction seulement tous les 6 à 8 ans, selon la répartition établie par le secrétariat du Parlement. J’ai cherché désespérément un terme bien plus fort qu’impatience pour qualifier une attente de 38 ans. Je n’ai pas trouvé. Car 38 ans, c’est le temps qui s’est écoulé depuis l’entrée en souveraineté, temps durant lequel les 4 partis gouvernementaux se sont partagés la totalité des présidences du législatif, y compris avec la parenthèse radicale-réformiste. On sait depuis 2011 que le tour des Verts et de CS-POP est enfin venu. On sait depuis cette année que le tour de l’UDC viendra lors de la prochaine législature.

Ainsi, c’est avec un réel plaisir que j’ai l’honneur de vous proposer d’élire à la 2e vice-présidence du Parlement pour l’année 2017 notre cheffe de groupe, Madame Erica Hennequin. Née voici quelques années à Münchenbuchsee, on ne donne pas l’âge d’une femme qui touche l’AVS depuis une année sans avoir pris de retraite anticipée, née à Münchenbuchsee donc qui, au passage est également le lieu de naissance de Paul Klee et de Stefan Eicher, quand même. Rapidement et à travers les années Erica Hennequin a développé des connaissances en langues plutôt rares : elle parle français, bien sûr, vous le savez, mais aussi suisse-allemand, allemand, et c’est pas évident pour tous les suisses-allemands, anglais, espagnol et un peu de chinois.

Ces compétences, non seulement lui permettront de tous nous comprendre, mais l’ont amené à enseigner le français et l’allemand dans une école privée ajoulote très connue. Son engagement en faveur de l’environnement et en faveur des plus démunis est exemplaire. Elle a fondé avec d’autres la coopérative maraîchère La Clef des Champs que tout le monde connaît. Elle a été co-fondatrice du Mouvement écologique jurassien, devenant ultérieurement les Verts jurassiens. Elle a assumé durant 8 ans, de 1994 à 2002, la vice-présidence des Verts suisses. Erica a participé à plusieurs actions humaines et sociales, dans notre pays, mais aussi internationalement, notamment à travers le forum social mondial auquel elle a participé activement plusieurs années en se rendant à Porto Alegre, Belem, Dakar et Tunis.

Erica est profondément attachée à sa région et c’est naturellement qu’elle a souhaité faire profiter de son engagement notre démocratie jurassienne en entrant au Parlement en 2007. Elle termine ainsi sa 10e année à cette fonction, qui coïncide aussi avec la première année de sa 3e et dernière législature.

Lorsqu’en 2011 les calculs habituels préparés par le secrétariat du Parlement attribuaient la présidence à notre groupe en 2019, immédiatement Erica est apparue pour nous comme la candidate naturelle de nos deux mouvements à cette fonction. Les projections et calculs réalisés par le secrétariat du Parlement immédiatement après les élections 2015 confirmaient cette attribution à notre groupe en 2019.

Les changements apportés ensuite nous ont quelque peu surpris. Nous reconnaissons les qualités de Gabriel Voirol qui sera, nous en sommes certains, un excellent président du Parlement ….. en 2020. Nous comprenons que le PLR s’interroge sur une première répartition réalisée le 12 novembre 2015 qui ne lui accordait aucune présidence durant cette législature. Je cite cette date car c’est celle à laquelle j’ai reçu de Jean-Baptiste Maître les répartitions dans les commissions et à la présidence du Parlement avec ou sans groupe VERTS et CS-POP dont la reconduction était encore en discussion. Ces répartitions ont été confirmées à tous les groupes ensuite.

Après avoir obtenu la présidence de 2020 accordée initialement au parti socialiste, nous n’avons pas compris, et ne comprenons toujours pas, les raisons qui ont amené le groupe radical, alors qu’Erica Hennequin lui avait indiqué qu’elle souhaitait maintenir l’année 2019 pour sa présidence, à faire voter le bureau sur un nouveau changement de répartition.
Le dinosaure que je suis observe sa 5e législature et jamais un tel scénario ne s’est produit. Jamais la répartition réalisée par le secrétariat du parlement n’a été contestée et n’a abouti à un vote du bureau. Et selon des renseignements pris auprès de dinosaures plus anciens que moi encore, cela ne s’est, semble-t-il, pas produit depuis l’entrée en souveraineté.

Au lendemain de ce choix du bureau du parlement, démocratique, on ne conteste pas cet aspect, le président du PLR se félicitait dans la presse que les partis bourgeois aient fait bloc en la circonstance. Vous comprendrez que ces éléments nous poussent à être convaincus que jamais une telle demande n’aurait été formulée à l’encontre d’un autre groupe parlementaire.

Mais pourquoi cette exigence radicale ? La fréquence des présidences n’est qu’un prétexte. Il suffit de voir la liste complète des présidences depuis l’entrée en souveraineté pour constater qu’il n’y a aucune règle sur ce point. Ce qui est logique ! Les forces des partis ayant évolué à travers les années, les répartitions faites par le secrétariat évoluent aussi.

La véritable raison est peut-être à chercher du côté des élections nationales. L’année passée, par un simple apparentement entre les listes radicales et la liste UDC, Gabriel Voirol aurait damé le pion à Jean-Paul Gschwind. Une présidence parlementaire en 2019, qui le rendra très visible, et les apparentements conclus, ont de bonnes chances d’inverser le résultat entre ces candidats aux prochaines élections nationales.

Fondamentalement, c’est une réalité qui nous conviendrait assez. Gabriel Voirol plutôt que Jean-Paul Gschwind, on ne dit pas non. D’ailleurs, avec Fedele, on hésite encore à donner ce coup de pouce à Gaby.

Sérieusement, ce n’est pas le rôle du Parlement de favoriser des calculs électoraux. Je vous invite donc, démocratiquement puisque le Parlement est l’instance supérieure au bureau, à confirmer la première répartition faite par le secrétariat du Parlement qui se base sur l’arithmétique et non sur des considérations partisanes politiciennes.

Je vous remercie d’avoir été patients en écoutant mon long développement. Mais c’est la première fois que je le fais, comme déjà dit, et cela risque d’être la dernière, car si Erica n’est pas élue, notre groupe renoncera à une présidence dans la répartition connue. Nous attendrons que notre tour revienne, et je ne serai sans doute plus là. Il ne s’agit nullement de chantage, mais nous ne souhaitons pas sortir un plan B de notre poche, alternatif à celui que nous avons admis et construit dès 2011.
Nous vous remercions de nous accorder notre tour comme il se doit en élisant Erica Hennequin dont j’ai vanté certaines qualités et dont vous en connaissez bien d’autres encore.

Pour terminer, nous voterons pour toutes les candidatures officielles présentées ce jour, sauf celle de Gabriel Voirol, bien sûr.

Gabriel Voirol a obtenu 34 voix, Erica Hennequin 22. V. la vidéo sur CanalAlpha: Présidence du Parlement jurassien


Réaction des Verts jurassiens:

Présidence du Parlement en 2019

Depuis 2010, il est établi par le secrétariat du Parlement que le groupe parlementaire auquel appartiennent les Verts jurassiens présidera le législatif en 2019. Cette présidence a été combattue par le PLR qui n’aurait du venir aux affaires qu’en 2021.
Le Parlement de ce jour après avoir élu, sans que d’autres candidats se présentent, le président PCSI pour 2017, la première vice-présidente PDC pour 2018 a préféré le PLR Gabriel Voirol pour la deuxième vice-présidence à la députée verte Erica Hennequin qui avait été présentée par son groupe.

Les Verts jurassiens sont extrêmement déçus par le comportement de la majorité du Parlement qui ne respectent pas les règles du « vivre ensemble ».
Ce vote montre la difficulté pour les minorités de se faire respecter et d’accéder à certaines fonctions.


Les Verts jurassiens





Par erica-hennequin, le 09/01/2017 à 09h02